4 mai 2020 Artist Image

Lost in Berlin

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Jamel Ibntrewan (Lost in Berlin) Dans cet album on suit la trajectoire de Jamel Ibntrewan, (une anagramme de Walter Benjamin) un exilé syrien réfugié à Berlin, qui s’était engagé du côté de la Révolution en Syrie, avec en toile de fond le parcours et les thèmes chers à Walter Benjamin, à travers des chansons, des textes extraits du journal intime de Jamel et de ses rêves.

Sortie le 8 janvier 2021, disponible sur toutes les plateformes numériques

C’est en jouant avec les lettres du nom de Walter Benjamin que nous avons trouvé le nom Jamel Ibntrewan, une parfaite anagramme, ce sera le nom de notre héros, acteur et témoin privilégié de la Révolution née en Syrie en 2011 et pour cette raison exilé en Europe.

En 1933 Walter Benjamin a dû quitter Berlin, sa ville natale et s’exiler en France. Il a fini tragiquement sa vie en 1940 à Portbou en Espagne, où après avoir passé clandestinement la frontière il a été arrêté par la police espagnole qui voulait le remettre aux autorités françaises. Il a alors choisi de se suicider. Aujourd’hui c’est à Berlin que Jamel Ibntrewan trouve refuge. Berlin, devenue la capitale européenne des réfugiés syriens en Europe.

Dans ce disque nous partons à la rencontre de Benjamin en suivant les pas de Ibntrewan… Suivre Jamel en qui résonnent, en ce nouveau siècle tumultueux, bien des aspects de la vie et de l’œuvre de Walter : les années de guerre, l’exil. Nous cherchons aussi des résonances avec nos propres trajectoires : ainsi, le goût des voyages, l’intérêt pour Marseille, l’expérience du haschich.

Qui est Jamel Ibntrewan ? C’est un intellectuel syrien, né en 1977 à Damas, un homme de théâtre qui a participé aux premières manifestations pour la liberté et la justice en 2011, celles qui ont marqué le début la Révolution syrienne. Elles furent durement réprimées. On sait que Jamel Ibntrewan a connu la prison puis s’est résolu à s’exiler en Allemagne, à Berlin.

Le thème de la flânerie, cher à Walter Benjamin est ici présent, et l’on suit les errances de Jamel Ibntrewan à travers des passages du journal qu’il s’est imposé de tenir pour « ne pas laisser son cerveau se scléroser comme le souhaite le régime ». Il est perdu dans cette ville dont il ne maîtrise pas la langue. Il est enfin à l’abri des bombes et les souvenirs émergent à travers des rêves, les êtres absents se manifestent. Grâce au rêve, il pourra venir à bout du dictateur syrien. C’est Karim, un ami syrien habitant Marseille, qui lui parle de Walter Benjamin. La rencontre entre le penseur allemand et son alter ego syrien se fera dans une chanson rêve, au milieu de la Canebière, dans une ambiance digne de Haschich à Marseille.

Les traces benjaminiennes sont thématiques mais aussi aussi formelles, avec les extraits du journal de Jamel Ibntrewan et ses rêves, présents pour donner forme à ce personnage né de notre imagination et incarné par nos deux voix.

Enfin, l’album laisse également entrevoir le journal de notre propre création. Nous avons voulu intégrer, des moments de répétition, de réflexion, de manière à souligner la caractère fictionnel de notre personnage et alors même qu’en parlant d’un personnage contemporain le public croit immédiatement à une histoire tirée de la réalité. Jamel Ibntrewan est une construction, fruit de nos rencontres avec des Syriens à Marseille, Berlin et ailleurs. Il est le vecteur par lequel nous avons pu évoquer les aspirations de la révolution syrienne, de sa répression, de ses conséquences.

Trois titres d’ l’album ont un clip :

Lost in Berlin /Anagramme  /Quand la Révolution commençait