Jamel Ibntrewan (Lost in Berlin) évoque la trajectoire de Jamel Ibntrewan, un exilé syrien à Berlin, dont le nom est une anagramme de l’intellectuel allemand Walter Benjamin, qui avait dû fuir Berlin et les nazis. Paradoxalement, c’est cette ville qui accueille notre personnage ayant fui la barbarie d’un dictateur responsable d’un confit qui dure maintenant depuis 12 ans.
L’histoire commence à Portbou, un petit village espagnol à la frontière avec la France, là où s’est
suicidé Walter Benjamin, empêché de fuir l’Europe. Portbou a été pour Walter Benjamin, une impasse, une rue sans issue à la fin de sa vie, à sens unique, comme le titre de son livre éponyme. Dans le cimetière au vent où fut enterré Walter Benjamin, a surgi l’idée de retourner l’histoire,
de revenir à Berlin devenue aujourd’hui un lieu d’accueil pour les exilés syriens.
Dans ce spectacle on part à la rencontre de Benjamin en suivant les pas de Ibntrewan…
Suivre Jamel en qui résonnent, en ce nouveau siècle tumultueux, bien des aspects de la vie et de l’œuvre de Walter : les années de guerre, l’exil. Nous cherchons aussi des résonances avec nos propres trajectoires, nos exils, notre vie en Syrie, Marseille, l’expérience du haschich.
Raconter l’exil de Jamel Ibntrewan c’est rendre compte du destin des Syriens en exil. Le soulèvement du peuple syrien en 2011 est une des plus belles choses dont on a tous été témoins. Notre spectacle est notre soutien à leur résilience.